Chaque année, la même question revient : doit-on perpétuer le mythe du Père Noël auprès de nos enfants ? Le Père Noël: mensonge ou magie? Certains pointent du doigt son origine mercantile, popularisée par Coca-Cola, et le voient comme un symbole du consumérisme moderne. D'autres rejettent le principe même de mentir aux enfants, que ce soit pour le Père Noël, la fée des dents ou le lapin de Pâques.
Mais pour moi, la magie de Noël dépasse ces critiques. C'est une tradition ancrée dans mes plus beaux souvenirs d'enfance.
Quand j’étais petite, Noël était une fête empreinte de féérie. Mon père allait couper un sapin dans la forêt, que nous décorions ensemble avec ma mère et ma sœur. Le soir du réveillon, la maison se transformait : nous dressions une belle table, sortions nos plus jolis couverts, et dégustions les plats préparés avec amour par ma mère. Le lendemain matin, ma sœur et moi nous précipitions au salon pour découvrir les cadeaux sous le sapin, émerveillées par cette vision magique. Ensuite, nous prenions le petit-déjeuner sur cette table de fête restée intacte, prolongeant encore un peu la magie de la veille.
En grandissant, j’ai évidemment compris que le Père Noël n’existait pas. Mais au fond, ai-je vraiment cessé d’y croire ?
La magie du rêve, une part de nous
Croire au Père Noël, c’est aussi croire, au fond, en la magie de l’imprévu. N’espérons-nous pas tous, à notre manière, des miracles au quotidien ? Rencontrer un jour l’âme sœur, décrocher le travail de nos rêves, gagner au loto (même si les chances sont infimes) ? Croire en ces choses extraordinaires, c’est laisser place à un peu de magie dans nos vies.
Alors pourquoi ne pas prolonger cette croyance pour nos enfants ? Le mythe du Père Noël n’est pas qu’un mensonge ; il nourrit leur imagination et leur capacité à rêver. Personnellement, je n’ai jamais ressenti de trahison envers mes parents le jour où j’ai compris que le Père Noël n’existait pas.
Transmettre la magie
Aujourd’hui, ma fille aînée, Alice, sait que le Père Noël est une légende. Mais loin de m’en vouloir, elle se réjouit de contribuer à entretenir cette magie pour sa petite sœur, Agathe. Elle s’amuse à déplacer notre lutin farceur chaque matin lorsque j’oublie de le faire, pour que sa sœur reste persuadée d’être surveillée par cet être magique qui rapportera tout au Père Noël.
Pourtant, Agathe grandit. À presque 7 ans, elle commence à douter. Je vois bien qu’elle s’efforce encore d’y croire : "Le lutin est trop haut dans le plafonnier, ce ne peut pas être un parent qui l’a déplacé !" Elle s’auto-convainc, et je trouve cela beau. Parce que croire en la magie de Noël, même brièvement, rend heureux.
Une âme d’enfant à cultiver
Cette magie, je la ressens moi-même chaque mois de décembre. Installer le sapin, démêler les guirlandes, préparer le repas du réveillon… Ce sont des moments précieux qui illuminent la fin de l’année.
Le Père Noël: mensonge ou magie?
Alors, devrions-nous dire la vérité à nos enfants dès qu’ils posent la question ? Peut-être. Mais pourquoi ne pas les laisser profiter un peu plus longtemps de cette douce illusion, si cela leur apporte de la joie ? Après tout, la magie de Noël n’est pas qu’une question de croyance ; c’est un état d’esprit. Et si cette magie rend nos enfants – et nous-mêmes – un peu plus heureux, alors pourquoi s’en priver ?
Joyeux Noël!
Céline
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